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Etoile

Leviathan Dynamics

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Les 'points Team' sont attribués selon l'adéquation de la solution avec le type d'innovations recherchées par Team for the Planet. Ils correspondent à l'analyse de plusieurs facteurs :

  • le potentiel d'impact : note moyenne d'impact > 4 => 0,5 point / si > 4,15 => 1 point.
  • la cohérence globale: toutes les notes moyennes des 6 critères de sélection > 2,5 => 1 point.
  • le coup de coeur: % d'évaluations qui juge l'innovation top pour agir à grande échelle contre les GES > 20% => 1 point
  • le ciblage: validation du périmètre d'intervention de Team supérieur à 90% => 0,5 point + niveau de maturité de l'inno suffisant => 0,5 point
  • l'acceptation sociale: score d'analyse sémantique des commentaires > 0 => 0,5 point/ si > 3500 => 1 point
75 évaluations

Proposition de valeur

Produire du froid et de la chaleur sans Gaz à effet de serre (Gaz HFC) et avec 30 % d’économie d’énergie.

Solution

Basée sur un compresseur centrifuge sous vide.

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Stade d’avancement lors de l’investissement

Phase pré-industrielle ou industrielle.

Le levier d’action utilisé
Efficacité énergétique
Le secteur d’activité
Energie
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En bref

Les gaz HFC (hydrofluorocarbures) ont une durée de vie plutôt plus courte que d'autres des gaz à effet de serre, cependant leur potentiel de réchauffement global (PRG - 100 ans) correspond en moyenne à 2 800 fois celui du dioxyde de carbone (CO2) !

Essentiellement issus des industries du froid et des systèmes de climatisation, ces gaz HFC représentent 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

Léviathan Dynamics apporte la solution pour s’affranchir intégralement de ces gaz désastreux pour l’environnement, en utilisant tout simplement l’eau comme fluide réfrigérant.

La solution présente même un double avantage puisque ses performances thermodynamique (COP) offrent un gain de 30 % de consommation, réduisant ainsi les besoins en électricité associés à leur fonctionnement.

Headcount

🌿
Entreprise fondée en Décembre 2016
Fondateurs Karino Kang
Effectif 14 personnes
🫶
Date d'entrée de TFTP 17 janvier 2022
Investissement de TFTP 1 850 000 €
Détention de TFTP 37,36%

Le projet en détail

Actuellement, la quasi-totalité des systèmes de froid utilisent des gaz fluorés (HFC : hydrofluorocarbures) au pouvoir de réchauffement nettement supérieur au CO₂ :  jusqu’à 14 800 fois supérieur et 2 800 fois supérieur en moyenne. À l’échelle mondiale, ces gaz représentent 2 % des émissions de gaz à effet de serre.
Léviathan Dynamics a conçu un turbocompresseur à haute vitesse, permettant de remplacer par de l’eau les fluides frigorigènes nocifs, utilisés dans la plupart des systèmes de climatisation.. 
Ce compresseur permet un grand nombre d’usages, allant du froid industriel à la climatisation, en passant par la pompe à chaleur ou encore le traitement des eaux usées industrielles (effluents). 
Actuellement, cette  technologie se décline en 2 principales machines : 

  1. D’abord, le “Groupe Froid 20 kW”. Cette machine, installée en tant que projet pilote sur le site d’Arianespace, est le premier refroidisseur Leviathan Dynamics qui se positionne sur le marché du refroidissement industriel
  2. La seconde machine porte le doux nom de Turbevap LD40”. Il s’agit de la première machine produite en série par Léviathan, le Turbevap est un évapoconcentrateur d’effluents sous vide, dédié à l’industrie. En gros, cette machine permet de traiter les eaux usées des sites industriels.  

95 % |
| En permettant d’évaporer efficacement l’eau contenue dans les solutions aqueuses, le Turbevap est capable de traiter des effluents en concentrant les polluants et récupérant jusqu’à 95 % du volume de l’effluent en eau distillée à réutiliser localement.
Ainsi le Turbevap permet de réduire considérablement les coûts de traitement des effluents aqueux tout en réduisant la consommation d’eau du site. 
Retrouvez toutes les informations essentielles pour sur cette innovation.

Événements importants

Sortir des gaz HFC

Actuellement, la quasi-totalité des systèmes de froid utilisent des gaz fluorés (HFC : hydrofluorocarbures) au pouvoir de réchauffement nettement supérieur au CO2 : jusqu’à 14 800 fois supérieur et 2 800 fois supérieur en moyenne. À l’échelle mondiale, ces gaz représentent 2 % des émissions de gaz à effet de serre.

Léviathan Dynamics a conçu un turbocompresseur à haute vitesse, permettant de remplacer par de l’eau les fluides frigorigènes nocifs, utilisés dans la plupart des systèmes de climatisation..

Ce compresseur permet un grand nombre d’usages, allant du froid industriel à la climatisation, en passant par la pompe à chaleur ou encore le traitement des eaux usées industrielles (effluents).

Actuellement, cette technologie se décline en 2 principales machines.

D’abord, le “Groupe Froid 20 kW”. Cette machine, installée en tant que projet pilote sur le site d’Arianespace, est le premier refroidisseur Leviathan Dynamics qui se positionne sur le marché du refroidissement industriel.

La seconde machine porte le doux nom de Turbevap LD40”. Il s’agit de la première machine produite en série par Léviathan, le Turbevap est un évapoconcentrateur d’effluents sous vide, dédié à l’industrie. En gros, cette machine permet de traiter les eaux usées des sites industriels.

En permettant d’évaporer efficacement l’eau contenue dans les solutions aqueuses, le Turbevap est capable de traiter des effluents en concentrant les polluants et récupérant jusqu’à 95 % du volume de l’effluent en eau distillée à réutiliser localement.

Ainsi le Turbevap permet de réduire considérablement les coûts de traitement des effluents aqueux tout en réduisant la consommation d’eau du site.

Chronologie

L’équipe

Naoufel Menadi

L’ingénieur qui tabasse les gaz HFC
Pour tout être humain normalement constitué, parler du dérèglement climatique met le moral dans les chaussettes. L’un des antidotes possibles est sans doute d’échanger pendant quelques minutes avec Naoufel Menadi. On se sent, curieusement, un peu mieux. C’est peut-être sa voix calme. Ses certitudes apaisantes sur ce qu’il est possible de faire pour inverser la tendance. Ou la manière qu’il a de ponctuer son propos de références philosophiques et littéraires. Au fil de la discussion, décidément, on se dit que oui, on peut changer le monde et peut-être bien le sauver. On le fait remarquer à Naoufel ; cela le fait sourire : « Il faut être optimiste. Si on a la volonté de l’être, c’est possible. »

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Optimiste, cet ingénieur formé à Centrale Nantes l’est, incontestablement. Ce qui ne l’empêche pas de porter un regard lucide sur l’état du monde : « Dans notre stupidité, nous enterrons ou nous brûlons ce que nous n’arrivons pas à traiter. » D’où des rejets massifs de CO2. Et ce n’est pas le seul problème. Il y a aussi ces autres gaz très polluants dont on parle moins : les HFC, présents notamment dans presque tous les systèmes de régulation de température industriels. Une fuite et ils filent dans l’atmosphère. Invisibles, mais ils sont bien là. « Ces gaz-là font partie de la famille de la chimie éternelle. Un seul kilogramme équivaut à plusieurs tonnes de CO2. » Au point de représenter 2 à 3% des gaz à effet de serre qui contribuent à faire griller notre planète. « C’est l’équivalent de ce qu’émet le secteur de l’aviation ou un pays comme le Japon. »

« On change le jeu »
C’est précisément pour lutter contre ces rejets de HFC que Naoufel a pris depuis septembre 2021 la direction de Leviathan Dynamics. Cette société conçoit et produit des solutions sobres en énergie pour les systèmes de refroidissement et chauffage des processus industriels, et pour le traitement des eaux usées, le tout sans utiliser ces fameux gaz polluants. Depuis 2021, deux types d’appareils sont testés auprès de clients partenaires. D’abord des pompes à chaleur réversibles qui fonctionnent uniquement grâce à de l’eau en circuit fermé, et qui permettent d’économiser jusqu’à 30 % d’énergie par rapport aux machines traditionnelles. Et ensuite les « Turbevap », des évapoconcentrateurs qui réinjectent 80 à 90 % des eaux usées dans le process industriel. L’objectif : limiter drastiquement la présence de gaz dans l’atmosphère et changer les mentalités du secteur industriel.

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« C’est un travail de rupture »
précise Naoufel. « On ne fait pas de l’innovation incrémentale. On change le jeu. Si nécessaire, on fait faire nos pièces. On design des machines sobres. » Et les entreprises, se laissent-elles convaincre ? À cette question, le CEO répond sobrement que Leviathan Dynamics prend son envol. Plutôt vite d’ailleurs, puisqu’un contrat a été signé avec Ariane Groupe, dont la mission consiste à envoyer des fusées dans l’espace depuis la Guyane. Des négociations sont en cours pour installer d’autres machines dans des usines de Lyon et d’Aubervilliers. « Nous avons des clients convaincus qu’il faut préparer l’avenir. Ils sont prêts à s’équiper, à prendre des risques pour expérimenter… »

À l’origine : un compresseur centrifuge... et deux ingénieurs en galère

Tout n’a pourtant pas été simple au début de l’aventure. Comme tant d’autres start-ups, Leviathan Dynamics est née avec un rêve. En l’occurrence, celui de deux ingénieurs, Karino Kang et Alan Chauvin, qui cherchent à mettre au point un nouveau compresseur centrifuge sous vide : l’appareil indispensable pour se passer des HFC dans les systèmes de refroidissement. Ils peinent à réunir les fonds nécessaires pour leurs recherches, et il faut l’entrée en jeu de Team for the Planet pour que les choses accélèrent. Le fonds d'investissement arrive avec de l’argent, et un nouveau CEO. Naoufel, donc.
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Naoufel qui, depuis près de trente ans, évolue dans le monde de l’industrie, de Safe Demo à Ponera Group en passant par Evolve Hydrogen. Naoufel qui, selon ses propres mots, a “bouffé des maths, de la physique et de la chimie” pendant ses années de formation. Naoufel qui a parfaitement saisi le sens et la portée de l’innovation d’Alan et Karino, et qui s’est laissé convaincre par l’annonce d’emploi publiée par Team for the Planet : « Il était question de tabasser les gaz à effet de serre, ça m’a fait rire, ça m’a intrigué. »

Il amène avec lui son expertise, mais aussi des convictions écologiques chevillées au corps. Y-a-t-il eu un déclic qui explique cette prise de conscience ? Pas vraiment, affirme l’intéressé : « Cela est venu petit à petit. Il y a l’humain et le vivant autour de nous. Il faut évoluer vers une conscience éveillée de nos actes. » Mais une fois aux manettes de Leviathan Dynamics, il y a aussi la réalité économique. Il faut parler la langue des clients. Aussi, tout en reconnaissant l’immense travail accompli par Karino et Alan, le nouveau directeur insiste sur la nécessité de vendre désormais un produit et non une innovation : « J’ai travaillé en usine, je sais ce que peut coûter la facture d’électricité dans ce secteur. Quand on dit que l’on peut réduire cette facture de 30 %, les deux oreilles de nos interlocuteurs s’ouvrent ! Il faut d’abord ouvrir cette porte-là pour convaincre, malheureusement. »
« Enfermés dans une logique économique ancienne, avec des intentions nouvelles. »

Malheureusement ? Peut-être, mais même si l’on peut déplorer que les gains économiques parlent davantage que la nécessité écologique, la « méthode Naoufel » fonctionne : Leviathan Dynamics équipe désormais plusieurs industriels. Les prototypes permettent à la société de récolter de précieuses données pour améliorer ses appareils. « Chez nous, nous n’avons pas de laboratoire. On s’expose à agir ainsi, mais ça nous permet d’avancer. » Avancer. C’est-à-dire se donner les moyens de convaincre davantage, de s’ouvrir des marchés, d’équiper d’autres usines et de faire en sorte, peu à peu, de gagner la bataille contre les HFC.

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Car si Naoufel n’hésite pas à dégainer les arguments financiers, il n’oublie à aucun moment que le vrai combat est là. « Le problème est que nous sommes enfermés dans une logique économique ancienne avec des intentions nouvelles. Mais les entreprises sont en train de bouger… » Et, il en est persuadé, face au dérèglement climatique et aux défis qui attendent l’humanité, elles doivent jouer le rôle de fer de lance. « Ce sont elles qui ont les cartes en main pour changer les choses, même si le régulateur doit les accompagner et que le consommateur doit devenir un usager responsable. »

L’humain au centre de tout

Reste une question, et pas des moindres : le profil de cet ingénieur féru de littérature et de philosophie était-il compatible avec ceux de Karino et Alan ? Il faut croire que oui.
Alan note que l’arrivée de Naoufel a permis aux deux cofondateurs de prendre un peu de recul sur leur investissement au sein de Leviathan Dynamics : “Il a l’expérience, il a managé des personnes de nature et de sensibilité différente. Il dispose de cette capacité à s’adapter aux attentes de chacun et il nous a fait travailler sur ce point. On est très investis dans ce que l’on fait. Grâce à Naoufel, on se rend compte qu’on ne peut pas demander à tout le monde de travailler comme nous… et qu’on ne doit pas se cramer.”

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Naoufel, lui, se contente de louer des collègues très à l’écoute de ses suggestions. Il affirme avoir beaucoup de plaisir à travailler avec eux et ressent même la nécessité de les protéger : « On travaille sur quelque chose de plus grand que nous, personne n’a la réponse seul. Il n’était pas question pour moi de laisser Alan et Karino s’épuiser à force de travail. » Cela tombe bien : l’argent de Team for the Planet a permis d’embaucher. De quoi faire passer les effectifs de 4 à 14 personnes. De quoi aussi établir des feuilles de route, technique et commerciale : une vision de long terme, nécessaire pour que chacun prenne ses marques et puisse avancer de manière apaisée.

Avec Naoufel, c’est une nécessité : « L’humain doit être au centre » assène-t-il. Comprenez : pour produire de manière qualitative, il doit se sentir bien et on doit lui donner les moyens de progresser... ou « de grandir » selon les mots du directeur de Leviathan Dynamics. Il se dit inspiré par les enseignements du toyotisme, a fait de ce principe une sorte de mantra, une ligne directrice de son management. Il a d’ailleurs des mots durs - les seuls de l’entretien - contre les dirigeants qui ne prennent pas en compte cet objectif fondamental à ses yeux : « En entreprise, le rôle des responsables ne consiste pas seulement à aligner des résultats économiques, mais aussi à faire grandir les gens qu’ils supervisent. On a un usage court-termiste des gens. D’ailleurs, quand on parle d’humain en entreprise, on parle de ressources humaines. C’est dommage. »

« Des éléments qui ne se trouvent pas dans la science. »

La bienveillance en bandoulière, Naoufel s’efforce donc d’améliorer ce qui l’entoure et ceux qui l’entourent. Il ne s’inspire pas seulement de traditionnelles méthodes de management et l’admet bien volontiers : « On a besoin d’éléments qui ne se trouvent pas dans la science. » C’est aussi dans l’art qu’il puise pour se trouver. Plus précisément dans la narration figurative qui exprime notamment une critique de la société de consommation. Mais aussi, peut-être, un peu dans la science-fiction : les livres de Robert Sheckley, Norman Spinrad… qui questionnent le fonctionnement du monde, bien entendu.
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Quand il ne travaille pas, Naoufel lit et apprend des langues : « J’en parle cinq. En ce moment, je m’initie au japonais. » Une impressionnante rigueur, mais quand on le lui fait remarquer, il sourit : « C’est une discipline sur soi. Depuis la période Covid, on dit qu’il faut veiller à l’équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle, mais tout est lié. Il faut se dire qu’on dispose de vingt-quatre heures dans une journée, et qu’on doit pouvoir trouver le temps de manger, de dormir, de travailler, de s’instruire et de voir les siens. Il faut être efficient. »

Et ne pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour-même. Avec malice, Naoufel interpelle l’intervieweur : « On avait du retard ce soir. La solution de facilité aurait consisté à décaler cet entretien. On ne l’a pas fait et ce soir, en se couchant, on sera satisfait. » La rigueur et la constance. Et toujours cette sensation de force tranquille quand Naoufel s’exprime. D’ailleurs, rappelle-t-il, le léviathan est d’abord un animal biblique. Un colosse des eaux à la force extraordinaire. Avoir donné son nom à l’entreprise est peut-être de bon augure. Cela donne décidément envie de partager l’optimisme de Naoufel et de se dire que, oui, c’est sûr, ces gaz à effet de serre, on va les tabasser.

Alan Chauvin Cofondateur

Loin des projecteurs, près des compresseurs
“Je suis déjà un dinosaure à Leviathan Dynamics !” Un dinosaure, rien que ça. Pourtant, Alan n’aura jamais que 36 ans en 2024. Pas si vieux que ça, surtout pour quelqu’un qui a déjà créé - certes pas seul, mais quand même… - un appareil révolutionnaire : un compresseur centrifuge sous vide qui dit “good bye” aux gaz fluorés très polluants et ne réfrigère qu’à l’eau. Cette technologie permet de concevoir des solutions de gestion thermiques : pompe à chaleur, climatiseurs et réfrigérateurs.
Jeune donc, on insiste. Et brillant. Mais après tout, la valeur n’attend pas le nombre des années et cet ingénieur spécialisé en mécanique, lui, n’a pas souhaité attendre pour donner vie à cette innovation. Il l’a conçue avec Karino Kang, l’autre cofondateur de Leviathan Dynamics. Au passage, tous deux ont égratigné les certitudes de quelques-uns de leurs confrères ingénieurs. Le souvenir fait sourire Alan : “En 2017, on s’est retrouvé aux Arts et métiers à Paris pour présenter notre projet, un compresseur qui tourne à 90000 tours par minute et qui fonctionne à l’eau… On nous regardait comme si on était fous.”
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Comme le dit presque le vieil adage, Alan et Karino ne pensaient pas que c'était impossible, alors ils l’ont fait. En tatouillant, en tâtonnant, en ne suivant pas forcément les conventions du secteur, mais ils l’ont fait. Leur compresseur leur a même permis de concevoir un autre appareil qui, lui, traite les eaux usées. Tant mieux pour les clients : l’innovation permet d’économiser de l’argent. Et tant mieux pour la planète : pour chaque machine vendue, ce sont quelques tonnes de gaz à effet de serre qui ne finissent pas dans l’atmosphère.
De la voiture hybride aux voiles de navires… puis Leviathan Dynamics
Mais revenons un peu en arrière. Au début de l’histoire. Alan est né en Bretagne. Quand il parle de son parcours, on devine le passionné de sciences : “J’ai fait les Arts et Métiers, je suis sorti en 2012.” Il travaille ensuite pendant quelques mois dans une PME en Auvergne puis dans un laboratoire du CNRS. Avec déjà un défi, celui de concevoir de la manière la plus économique possible les voitures hybrides. En parallèle, l’ingénieur besogneux soutient sa thèse.
L’un des membres du jury l’embarque ensuite dans une autre aventure : cette fois, il s’agit de travailler sur le contrôle des voiles de navire. Quelques mois, le contrat se termine, et vers le milieu de l’année 2016, voilà Alan sans emploi : “Je cherchais un poste de directeur technique. Et dans mon secteur, il n’y a pas 36 possibilités : il faut viser les petites boîtes… ou créer la sienne.”
Alors qu’il parcourt un site de mise en relation entre des porteurs d’idées et de potentiels associés, il tombe sur le message d’un certain Karino Kang. Le futur collègue et compère veut créer une machine créant du froid juste avec de l’eau. C’est le déclic… et ce souvenir-là aussi fait sourire Alan : “J’étais revenu chez mes parents en Bretagne. Il a fallu que j’aille trois jours par semaine à Paris pour travailler avec Karino. Je faisais du covoiturage, je prenais des petits Airbnb… Je n’avais que l’argent du chômage.”
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Qu’importe : le projet le passionne suffisamment pour accepter cette situation. Et puis “il y avait du boulot pour deux ingénieurs !” L’entreprise est immatriculée en décembre 2016. Et entre les deux créateurs, pas de guerre d’égo assure Alan qui endosse plutôt le rôle du travailleur de l’ombre et laisse volontiers à d’autres la lumière des projecteurs : “Mon visage est assez peu connu. Généralement, les gens ne savent pas que je suis l’un des cofondateurs. Les interviews, les caméras…”
… bof, on l’a bien compris. Alan est de ceux qui préfèrent la discrétion et l’intimité de ces lieux où l’on résout des problèmes complexes. Des problèmes d’ingénieur. En l’occurrence créer une technologie qui n’a rien à voir ou presque avec celle des machines qui fonctionnent grâce aux gaz fluorés et sont commercialisées depuis plus de cinq décennies.
Deux innovations en une
La persévérance paye. Les deux compères donnent naissance à leur bébé : il tient dans les deux mains et pèse une quinzaine de kilogrammes à peine. Si compact, c’est un exploit. Cela offre l’opportunité de commercialiser. L’affaire devient d’ailleurs urgente car Karino et Alan courent après l’argent et travaillent beaucoup plus que de raison malgré le renfort de quelques salariés. La période Covid pèse sur les comptes et le moral. C’est finalement une autre innovation qui permet de se positionner sur le marché : “On avait un prototype de compresseur qui fabriquait du froid, on s’est dit qu’il pouvait aussi servir à traiter les eaux usées.”
Les deux ingénieurs conçoivent un procédé qui permet de récupérer la vapeur d’eau contenue dans le système : le distillat obtenu peut être réutilisé. Et cela, c’est encore un souvenir qui amuse Alan : “Pour le test, on a utilisé un café soluble ignoble que j’avais sous la main… On a vu que ça ressortait propre.” La qualité du café, depuis, ne s’est guère améliorée chez Leviathan Dynamics, mais qu’importe, ça marche.
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Assez pour intéresser le monde de l’industrie : cette invention-là permet de diminuer sensiblement le coût du traitement des eaux qu’ils utilisent, puisque 80 % peut être réinjecté dans le système. La planète y gagne : les eaux usées nécessitent l’intervention de sociétés spécialisées, du transport jusqu’à un lieu de traitement et parfois une incinération. L’invention de Karino et Alan se vend désormais sous le nom “turbevap”.
Cela donne de l’air à Leviathan Dynamics qui peut par ailleurs asseoir sa crédibilité en signant un contrat avec Ariane Groupe. Oui, Ariane. Les fusées envoyées depuis la Guyane, l’espace, tout ça. Alan en rigole un peu et minimise l’affaire : “Fin 2022, on a envoyé et installé un groupe froid pour climatiser un petit local de stockage de pièces de maintenance.”
Malgré tout, le concept commence à faire ses preuves. Au-delà de l’image d’Ariane Groupe, il apparaît que l’appareil - moins gourmand en électricité que les machines conventionnelles - peut avoir une véritable plus-value, en particulier dans des secteurs en tension énergétique : “Pour s’alimenter en électricité, la Guyane dépend essentiellement d’un barrage” glisse Alan. “Et puis, là-bas, ils ont bien vu l’intérêt de se passer de gaz fluorés qui ne sont pas produits sur place et arrivent par bateau.”
Team for the planet entre en jeu
De quoi voir plus grand ? C’est bien possible, d’autant qu’en janvier 2022, Team for the Planet entre dans la danse, avec ses millions à dépenser pour “tabasser les gaz à effet de serre.” Les moyens apportés permettent de faire plus vite et de rêver plus grand : “Avant, l’argent, c’était Karino et moi” se souvient Alan. “On récupérait l’argent de concours, de subventions, de prêts… Grâce à TFTP, on a pu constituer des stocks sur des pièces critiques et étoffer l’équipe. Aujourd’hui, on a des ordinateurs de calcul, et surtout des personnes très qualifiées pour lancer et suivre de nouveaux projets. Cela nous permet d’être beaucoup plus réactifs”
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Et le fonds d’investissement n’est pas seulement arrivé avec de l’argent, mais aussi avec un nouveau CEO, Naoufel Menadi… dont le profil “matche” avec Karino et Alan. “Naoufel, c’est un ingénieur lui aussi, on est parti sur de bonnes bases ! On parlait le même langage.” Naoufel a de surcroît une grande expérience du monde de l’industrie, au sein duquel il a passé près de trois décennies. “Il savait dans quoi il s’engageait, ça ne l’effrayait pas…”
Le nouveau CEO apporte sa méthode. De l’organisation et de la tempérance. Il fait comprendre aux deux cofondateurs qu’ils ne peuvent exiger de l’équipe un investissement en temps aussi important que le leur. Et surtout qu’ils doivent éviter de “se cramer”. Alan reconnaît que, quelques mois plus tôt, Karino et lui passaient parfois des nuits blanches à bricoler l’une de leurs machines… Naoufel, lui, loue les qualités et la grande détermination de ses deux collègues. Non sans noter leur excès de zèle : “Il n’était pas question que je les laisse s’épuiser.”
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Son arrivée permet de structurer davantage Leviathan Dynamics. Désormais, on vend des produits, non des innovations, et on trouve des partenaires pour expérimenter les compresseurs qui fabriquent du chaud ou du froid sans gaz fluoré. Alan l’assure, la croissance est maîtrisée : “On ne cherche pas à multiplier nos effectifs tous les six mois. On prend le temps d’expérimenter, de construire avec nos partenaires des projets sans risque. On fait toujours en sorte de trouver un chemin pour ne pas mettre leur business en péril” Histoire d’établir une relation de confiance, mais aussi de tester chaque machine “avant d’en avoir 150 dans la nature.” Cela compte aux yeux de l’ingénieur, pour qui la science passe avant tout : “On ne peut pas construire en série des pompes à chaleur qui sont insuffisamment testées.”
“Quand je vois les jeunes ingénieurs qui nous rejoignent, ça me donne beaucoup d’espoir.”
Conséquence de cette réorganisation : Alan semble - enfin ? - prendre conscience que la vie peut offrir autre chose que du travail à n’en plus finir. Il s’est remis à la course à pied. Aux trails. Aux films d’action le dimanche soir : “Mais parfois, malheureusement, ça remet le nez dans le boulot ! Tu as vu 2012 de Roland Emmerich ? J’espère que l’humanité n’en arrivera pas là…”
Et l’écologie au fait ? Car on en a finalement assez peu parlé. Mais à mieux écouter l’ingénieur, à lire et relire ces notes écrites durant l’entretien, on finit par comprendre. C’est tout simplement que la recherche prend toute la place : “On a la tête dans le guidon. On doit sauver la planète, mais pour ça, il faut que la science avance.” Parfois, malgré son aversion pour la représentation, Alan se rend aux événements organisés par Team for the Planet. Il y rencontre une cohorte de gens enthousiastes… et confesse que ça fait du bien : “Ça galvanise l’équipe et ça rappelle qu’on travaille pour quelque chose de plus grand que Leviathan Dynamics.”
Et d’ajouter, un brin provocateur : “Nos solutions doivent remplacer les merdes fluorées vendues dans le commerce depuis près de soixante ans. On a un rôle à jouer, on doit montrer que c’est possible.”
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Lui fait sa part. Il porte sur le monde un regard sans concession : “Il faudrait œuvrer pour le bien commun, mais beaucoup ne pensent qu’au pouvoir.” Cela ne l’empêche pas de rester optimiste. Et admiratif de ses pairs : “Quand je vois les jeunes ingénieurs qui nous rejoignent, ça me donne beaucoup d’espoir… même si on doit parfois leur dire qu’il est l’heure de rentrer chez eux !”
Car, décidément, il n’est pas question de “se cramer” : “Il y a encore des échéances… et ils ont toute la vie devant eux.”

Karino Kang

Fabricant d’un avenir durable
Manufacturer of a sustainable future. Ou, en français, “fabricant d’un avenir durable”. C’est ce qui est indiqué sur le profil LinkedIn de Karino Kang. Pompeux ? Absolument pas. Mais pour comprendre, il faut rembobiner. Pas beaucoup : il suffit de remonter en 2016, date à laquelle l’intéressé a fondé avec Alan Chauvin la société Leviathan Dynamics. Les deux hommes sont ingénieurs. Alan s’occupe essentiellement de mécanique. Karino, lui, est spécialisé en mécanique des fluides et en énergétique.
Leur collaboration a donné naissance à un compresseur centrifuge sous vide permettant de créer des pompes à chaleur, des climatiseurs et des réfrigérateurs.
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Pas vraiment nouveau, diront les mauvaises langues… qui auront bien tort en l’occurrence, puisque la technologie mise au point par Karino et Alan fonctionne sans gaz fluorés. Or ces substances ont le désagrément d’être extrêmement polluantes : souvent employées dans les solutions industrielles, elles sont encore plus nocives que le dioxyde de carbone pour l’atmosphère. Il n’est donc pas pas stupide - loin de là - de vouloir s’en passer.
Le compresseur de Karino et Alan est, de surcroît,  fichtrement efficace :  il permet l’évaporation de l’eau à 40 degrés, contre 80 en moyenne avec les compresseurs classiques. Autrement dit, cette innovation ne rejette aucun gaz polluant et se paye le luxe de consommer moins d’énergie que les machines de la concurrence. De quoi décarboner massivement dans le secteur industriel et chez les particuliers. Manufacturer of a sustainable future… On comprend déjà un peu mieux ce drôle d’intitulé de poste.
“S’il y a quelque chose à faire dans une vie…”
Et pourquoi s’être lancé dans cette aventure ? Par souci écologique, tout simplement. Parce que notre bonne vieille terre en a besoin. “Quand j’étais en école d’ingénieur, on ne parlait pas des problématiques de réchauffement climatique” explique Karino. “Du moins, on évoquait très peu le sujet.” Maintenant, on sait et on en parle. Mais on n’agit pas assez, d’où les intentions du créateur de Leviathan Dynamics : “J’ai le sentiment que l’on va droit dans un mur. S’il y a quelque chose à faire dans une vie…”
Il n’en dira guère plus sur ses motivations, mais il a mis dans l’affaire toutes ses compétences et une grande dose de créativité. Car même pour un ingénieur diplômé de l’ENSMM, donner vie à cette nouvelle technologie n’avait rien d’évident. Fort heureusement, les sciences, c’est son truc, et depuis longtemps. “Je suis originaire du 93, j’ai grandi à Villepinte et à l’époque, la question ne se posait pas. Je suis allé là où j’étais le meilleur.” Après le bac, Karino enchaîne avec une prépa. Sorti de l’ENSMM en 2009, il fait sa spécialité à Poitiers et travaille un moment dans le secteur aéronautique et aérospatial, puis il est embauché dans une boîte qui crée des pompes industrielles pour les secteurs de l’énergie et de la chimie.https://media.giphy.com/media/v1.Y2lkPTc5MGI3NjExcnd5Y2YwMjkweGo0YzloZnc1cTRmbzdmYzlvenAwYm9sbzZieW5kZCZlcD12MV9pbnRlcm5hbF9naWZfYnlfaWQmY3Q9Zw/VIo556t5920j07cCR4/giphy.gif
Il y reste cinq ans, le temps d'emmagasiner des connaissances précieuses pour la suite : machine tournante, technologie de vide, procédé énergétique… Puis la société est rachetée par un groupe américain, ce qui sonne l’heure du départ. Entretemps, Karino a avancé dans sa réflexion : désormais, il veut travailler dans une boîte “qui fait sens”. Ce sera Leviathan Dynamics et c’est lui qui l’a créé. Au fond, c’était sans doute plus simple ainsi. L’objectif : travailler sur ce fameux compresseur qui ne nécessite pas de gaz fluoré. “C’est fondé sur le constat que nous aurons besoin, de plus en plus, de solutions d’adaptation pour supporter les chaleurs fortes. Or, en utilisant les climatiseurs de l’ancienne génération, on risque d’entrer dans une boucle vicieuse : on utilise une solution qui rejette des gaz à effet de serre, il fait donc encore plus chaud et on fait tourner davantage la clim’...”
L’eau pour remplacer les gaz fluorés
Encore faut-il remplacer ces fameux gaz fluorés : pour nocifs qu’ils soient, ils permettent malgré tout de créer du froid efficacement. Le choix de Karino se porte sur… l’eau : “De manière étonnante, personne n’avait vraiment travaillé sur ce sujet, alors que les calculs thermodynamiques donnent des résultats intéressants.” Se pose un défi de taille : utiliser l’eau comme réfrigérant oblige théoriquement à utiliser de très grands compresseurs. Cette difficulté, Karino finit par en venir à bout. Pas tout seul : dans le courant de l’année 2016, Alan Chauvin a rejoint l’aventure. Karino est passé pour cela par un site de mise en relation entre ingénieurs : “Je voulais un associé qui soit calé en mécanique. Quelqu’un de complémentaire à mon profil. Et je ne voulais pas chercher dans mon cercle d’amis, car si ça se passe mal, on perd une boîte et un copain ! ”
Le tandem fonctionne, mais les débuts sont sportifs. Pour mener à bien leur projet, les cofondateurs de Leviathan Dynamics font des heures à n’en plus finir. “On a commencé dans les locaux de la BNF. On y est resté trois mois avant d’être accepté dans l’incubateur des Arts et Métiers.” Alan abonde en ce sens, et même s’il en rigole aujourd’hui, il se rappelle d’une drôle d’époque : “On a fait beaucoup de nuits blanches !” De fait, les premiers mois sont marqués par une succession de galères, de difficultés de financements et de déconvenues : le moteur du premier prototype casse… deux fois. Quant aux expérimentations des deux compères, elles provoquent une levée de boucliers aux Art et Métiers. “On a réussi à faire tourner notre compresseur à 80 000 tours minute, mais ça vibrait dans tout le bâtiment…”
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Malgré tout, l'acharnement porte ses fruits. Les deux ingénieurs donnent naissance à leur machine, un prototype de la taille voulue qui permet de réaliser un écart de température de sept degrés et qui prouve donc que le process fonctionne. Le temps est venu pour Karino et Alan de lever de l’argent pour améliorer encore leur technologie. Cela tombe bien : l’équipe de Team for the Planet s’intéresse à l’affaire. Karino s’en souvient : c’est Denis Galha Garcia, directeur des innovations, qui a pris contact avec eux. TFTP investit quelques centaines de milliers d’euros : de quoi permettre à Leviathan Dynamics de changer de dimension.
Fort de café…
L’entreprise peut recruter et tourne actuellement avec pas moins de quatorze collaborateurs. Ce n’est pas tout : TFTP a amené dans ses valises un nouveau CEO : Naoufel Menadi. Avec lui, Leviathan Dynamics change aussi de perspective : désormais, on s’efforce de parler la même langue que les patrons d’industrie susceptibles d'être intéressés par ces nouvelles solutions de refroidissement. Et il y a plus : en bidouillant, Karino et Alan ont découvert que leur innovation permettait aussi de traiter les eaux usées. Durant une drôle d’expérience, les deux ingénieurs ont fait avaler à leur machine quelques litres de mauvais café noir. L’eau est ressortie claire. Pour Karino et son collègue, la preuve est faite : “80 % peut être réutilisée dans un circuit industriel.” Cela est développé sous le nom de “turbevap”.
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Cette invention-là séduit également le secteur industriel, très gourmand en eau. Leviathan Dynamics peut mener une première expérimentation avec une entreprise de gestion d’effluents. Puis les contrats s’enchaînent, dont un avec Ariane Groupe : “Mais on travaille plutôt avec des PME et des petites ETI” précise Karino. “Notre technologie est adaptée aux débits d’effluents faibles, de l’ordre de un mètre cube par heure. Dans l’industrie, c’est faible.”
Par ailleurs, les cofondateurs se hâtent avec lenteur… ou plutôt avec prudence. Quand une machine est vendue, qu’il s’agisse d’un turbevap ou d’une solution de refroidissement, le procédé est toujours le même : il inclut une observation très rigoureuse des résultats obtenus. Car, comme le rappelle Alan, trop de sociétés ressemblant à Leviathan Dynamics ont sombré, faute d’avoir insuffisamment éprouvé leur technologie. Alors on teste, on analyse, on compare, on répare chaque fois que nécessaire. Les choses avancent sous la houlette d’un Naoufel soucieux de préserver le bien-être de chacun, et qui interdit aux cofondateurs de se tuer à la tâche.
Une croissance maîtrisée
Et maintenant ? Sans surprise, Leviathan Dynamics est confronté à ces questions qui se posent à toutes les boîtes qui grossissent. D’abord, l’Europe est-elle le bon terrain de jeu ? Karino est convaincu que oui : “On est sur des problématiques environnementales. Sur le court terme, l’UE sera leader. D’un point de vue purement commercial, mieux vaut rester et servir d’abord ce marché-là.”
Sauf que dans le cas de cette entreprise pas tout à fait comme les autres, on ne parle pas uniquement de perspectives commerciales. Il faut préserver cette ambition écologique qui doit porter tout le reste. Karino admet que, parfois, il s’interroge : “Est-ce qu’il faudrait produire davantage et être à proximité des ressources ? Ou au contraire s'installer au plus près des clients ?” Pour l’heure, le choix a été fait de produire les compresseurs et les turbevaps là où l’on a besoin de ce type de machines. Et surtout de rester dans cette croissance maîtrisée, qui permet d’observer les résultats d’une technologie encore parfois balbutiante.
L’objectif final est de rendre le monde meilleur et Karino ne l’oublie pas. Il a saisi quelques fragments de la beauté que peut offrir la planète sur ces chemins de randonnée qu’il aime arpenter quand il ne travaille pas : “Si on devait faire quelque chose, ce serait de penser davantage la notion de long terme. On manque peut-être de visionnaires pour cela…”
Se définit-il lui-même comme un visionnaire ? Peut-être, mais il ne le dira pas, en tous cas pas en ces termes : comme son collègue Alan, il appartient pleinement à la famille des ingénieurs passionnés. Ceux qui peuvent passer des heures à chercher une solution à un problème technique. Ceux qui bricolent une machine pendant une nuit entière pour qu’elle fonctionne le lendemain, lors d’une présentation à un client. Notons d’ailleurs que le mot manufacturer ne signifie pas seulement le fabricant, mais aussi le concepteur ou le créateur.
Cette définition-là, sans doute, convient bien à Karino Kang. Manufacturer of a sustainable future. Non, décidément, quand il s’agit de lui, ce n’est pas pompeux. On a même très envie d’y croire.

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Les réfrigérants naturels occupent une place de plus en plus importante sur le marché de la réfrigération aujourd'hui. L'eau est l'un des fluides de travail les plus abondants et les plus sûrs. Cependant, la littérature sur les systèmes de réfrigération basés sur l'eau est très limitée, notamment en ce qui concerne les travaux expérimentaux. De plus, la conception des échangeurs de chaleur pour les systèmes à base d'eau est très spécifique. La qualité de la conception a un impact considérable sur la performance et la capacité de ces systèmes. Ainsi, le développement et la validation de modèles mathématiques utilisés pour le dimensionnement et la conception de ces échangeurs de chaleur sont très importants. Cet article présente des modèles mathématiques d'échangeurs de chaleur basse pression à contact direct pour l'évaporation et la condensation de vapeur. Ces modèles font partie d'un modèle complet de système de réfrigération développé sur Dymola. Les résultats de la modélisation sont comparés à des expériences réalisées sur un refroidisseur de 10 kW. Le modèle Dymola, combiné à un modèle unidimensionnel de l'échangeur de chaleur, prédit bien les pressions de fonctionnement et les performances de transfert thermique. Les résultats expérimentaux ont également été utilisés pour construire des modèles empiriques du coefficient global de transfert thermique. Le transfert thermique semble être principalement influencé par la fraction des débits vapeur-liquide, le débit liquide et la puissance de condensation.

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Dans cet article, un nouveau cycle de réfrigération utilisant l'échange direct avec le R718 sera présenté. Ce cycle sera comparé théoriquement, numériquement et expérimentalement avec des cycles à échange indirect utilisant des réfrigérants classiques. La performance de ces différents cycles sera évaluée en fonction des différents coefficients de performance (COP).

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Le développement de systèmes basés sur des réfrigérants naturels a été très important au cours de ces dernières décennies, afin de réduire le réchauffement climatique, la pollution, mais aussi pour lutter contre les risques environnementaux ainsi que ceux liés à la santé et à la sécurité. L'eau est sans aucun doute l'un des réfrigérants les plus abondants et les plus sûrs sur la planète. Néanmoins, les études existantes sur l'eau en tant que fluide de travail sont rares et souvent théoriques. Elles sont principalement limitées par l'indisponibilité d'un compresseur adéquat sur le marché, rendant l'étude expérimentale de ce réfrigérant complexe. Un prototype de compresseur centrifuge à haute vitesse et à deux étages de petite capacité a été utilisé dans cette étude pour explorer les cycles de réfrigération au R718 dans des applications à température moyenne (eau froide de 7°C à 25°C). Dans cet article, nous étudions le R718 dans un cycle de réfrigération à compression mécanique de vapeur à échange direct, avec et sans l'assistance d'un éjecteur diphasique. Le banc d'essai expérimental est présenté et les performances du cycle de réfrigération avec et sans éjecteur diphasique sont analysées.

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Brevet

Système (1) de pompe à chaleur dans lequel celui-ci comprend - une boucle (2) thermodynamique de chaleur comprenant un fluide frigorigène, ladite boucle (2) thermodynamique étant munie d'un compresseur (5), d'un condenseur (6), d'un détendeur (7) et d'un évaporateur (8), et - une boucle (3) de transfert de chaleur comprenant un fluide caloporteur identique au fluide frigorigène, et dans lequel l'évaporateur (8) est configuré de sorte que le fluide frigorigène et le fluide caloporteur sont en contact dans ledit évaporateur (8) la boucle (3) de transfert comprenant des moyens (10) aptes à mettre sous pression le fluide caloporteur à une pression supérieure à la pression atmosphérique, et la boucle (2) thermodynamique comprenant des moyens (9) aptes à maintenir la pression dans la boucle thermodynamique à une pression inférieure à la pression atmosphérique, le fluide frigorigène et le fluide caloporteur étant de l'eau ou de l'eau contenant un additif.

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